[...] Le Mal des Ardents, appelé encore feu sacré, feu Saint Antoine, a sévi à plusieurs reprises sous la forme épidémique dans certaines provinces de France, en Allemagne, en Espagne et en Sicile du 10e et 12e siècles. En 994, de grandes pluies ravagèrent l'Aquitaine. Le seigle était alors l'aliment de base des populations. Dans ces conditions l'ergot de seigle se développa et fut la cause de l'épidémie. L'ergotisme gangreneux trouva au sein de populations aux conditions de vie précaires et rudes, un terrain de choix pour se propager. Le terrible fléau apparut à Limoges ainsi que dans toute l'Aquitaine, la Touraine et jusqu'en Bourgogne.
Dans la foi vivante de cette époque, les Lémovices implorèrent avec une très grande ferveur leur Saint protecteur, saint Martial. Devant tant de détresse, l'évêque Hilduin sacré Évêque de Limoges en 990, en accord avec son frère, l'abbé de Saint Martial, Geoffroy Ier, convoqua à Limoges tous les évêques de l'Aquitaine pour y célébrer avec eux une cérémonie d'intercession. Un jeûne de trois jours et de prières précéda ce grand rassemblement. Le 13 Novembre 994, l'abbé de Saint Martial Geoffroy Ier, Hilduin Évêque de Limoges, Gondebaud archevêque de Bordeaux et l'archevêque de Bourges, les évêques d'Angoulême, de Clermont, de Mende, de Périgueux, de Poitiers, du Puy et de Saintes, les moines de l'abbaye de Saint Martial, Guillaume IV duc d'Aquitaine, suivis d'une foule immense de pèlerins portèrent en une procession solennelle les Reliques des Saints Limousins, la Relique de saint Martial, de la basilique du Sauveur sur une colline dominant la ville. La contagion cessa soudain à la suite de cette première ostension des Saints Limousins. Le nom de Mont de la joie ou Montjovis fut donné à cette colline. En signe de reconnaissance d'un tel miracle et pour en perpétuer le souvenir on décida d'élever en ce lieu une chapelle qui prit le nom de Saint Martial de Mont-Jauvy. Elle devait disparaître peu après la révolution [..].